mardi 25 février 2025
Miséricorde 2024 VF🍿 LGBT
https://ok.ru/video/10541266242065.
Le retour d’un citadin dans son village va provoquer un vent de folie. Un film perturbant et délirant, qui exalte les mystères du désir.
r Très Bien
Jérémie (Félix Kysyl) s’attarde un peu trop chez la veuve d’un homme pour qui il a toujours eu un faible. CG Cinéma/Scala Films/Andergraun Films/Rosa Filmes/Arte France Cinéma
Par Louis Guichard
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Publié le 15 octobre 2024 à 17h30
Mis à jour le 10 février 2025 à 17h58
Tout est normal et rien ne l’est. C’est une veillée funèbre comme des milliers d’autres, dans un village des Cévennes. La veuve, Martine (Catherine Frot), accueille dans sa maison, parmi quelques proches du défunt, Jérémie (Félix Kysyl), un ancien ami de son fils, encore jeune, qui a fait sa vie ailleurs, en ville. Mais, incidemment, il apparaît que le visiteur et revenant avait, depuis toujours, plus qu’un faible, jamais vraiment avoué, pour le disparu. Cette charmante bizarrerie, ce premier décalage subtil allument d’autant mieux la mèche du film qu’ils évoquent, au-delà du procédé comique, une certaine vérité sociologique. Ils font écho aux petits secrets incongrus que toutes les communautés humaines abritent en les taisant.
D’une étrangeté à l’autre, chacune amenée avec la même sobriété pince-sans-rire et, par là, ravageuse, la mécanique s’emballe. Alain Guiraudie, dont cette farce noire est le deuxième sommet artistique après L’Inconnu du lac (2013), fait souffler un puissant vent de folie, de manière parfaitement crédible, dans un périmètre rural restreint – la maison de Martine, l’église et le presbytère voisins, les sous-bois alentour… D’un côté, Jérémie, le citadin désœuvré, s’attarde plus que de raison chez la veuve, qu’il ne semble pas laisser indifférente. Et lui-même est pris d’une bouffée libidinale, sans suite directe, auprès d’un ex-fermier voisin, solitaire, qu’il connaît depuis l’enfance. De l’autre côté, le fils de Martine (Jean-Baptiste Durand), aux allures de boxeur, s’alarme de la présence persistante de son ami de jeunesse chez sa mère. La colère et la jalousie le débordent de plus en plus…
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Il y a, dans Miséricorde, un meurtre, dont le cinéaste ne cache pas la violence. Il y a aussi une enquête policière, pour tenter d’élucider le mystère de la disparition de la victime et de rendre la justice. Néanmoins, le film appartient, nettement, à la catégorie des œuvres amorales (sinon immorales), qui n’a rien d’admirable en soi. La grande réussite d’Alain Guiraudie, c’est plutôt de transcender, par le brio et la précision du style, par le souffle comique irrésistible, cette absence criante de morale. Les deux tirades les plus dérangeantes, l’une sur l’inutilité supposée de punir les criminels, la seconde sur notre culpabilité collective qui serait équivalente à celles des assassins, sont ainsi placées dans la bouche d’un formidable personnage de curé amoureux, aussi drôle qu’émouvant (Jacques Develay). Et chez lequel la passion embrume le raisonnement.
Le désir, ici, est omniprésent, rampant, galopant. Entre vieux et jeune, entre maigre et gros, entre femme et homme, entre religieux et athée… Ce désir finit toujours par se dire, mais il n’a pas forcément besoin de s’assouvir : même asymétrique, même frustré, il est montré comme une chance, voire comme une grâce. Si Miséricorde peut se voir comme une variation autour du Théorème de Pier Paolo Pasolini, où un bel intrus séduit et mène à leur perte les membres d’une famille, c’est un film plus joyeux que son illustre modèle. Inclusif et accueillant, il réunit des âges disparates, met en valeur des physiques atypiques, mélange des acteurs inconnus ou rares, tous sidérants, et une vedette, Catherine Frot, démente avec simplicité. À cette altitude délirante qu’ils atteignent ensemble, même la pire culpabilité peut prétendre au pardon.
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